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Perspectives de marché 16.09.2020

STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT

SEPTEMBRE 2020

 

Laurent Denize

Laurent Denize,
GLOBAL CO-CIO &
GLOBAL HEAD OF FIXED INCOME

Compte tenu des nombreuses incertitudes, il est judicieux de couvrir les portefeuilles.

Les marchés actions ont profité d’un bel été. Après avoir subi de forts replis au printemps, ils se sont redressés étonnamment vite, trop vite peut être pour les nombreux investisseurs qui ont préféré la prudence depuis le mois de mars. En cette fin d’été, la question se pose maintenant de savoir s’il est encore temps d’investir dans les actifs risqués. Mais l’automne offrant également de belles journées, ce rallye « défiant la gravité » n'est peutêtre pas tout à fait terminé. Les niveaux de valorisations restent facialement élevés mais ne font en réalité qu’intégrer une réalité macro-économique favorable aux actifs risqués. Par rapport à la crise financière de 2008/09, la récession liée au Covid-19 sera cette année plus sévère, plus globale, mais probablement aussi plus courte. En dépit de prévisions initialement très pessimistes, l'économie se redresse plus vite que prévu. Malgré des disparités importantes entre les secteurs, et même si dans les mois à venir, les résultats des entreprises pourraient être plus mitigés, les indicateurs de confiance se redressent. Le consensus actuel prévoit désormais une croissance du PIB mondial pour 2020/21 qui laisserait le PIB 5 points en dessous de sa tendance d'avant la crise. Cet écart suggère que la pression inflationniste devrait rester modérée.

Plusieurs facteurs vont particulièrement influencer les mois à venir, en premier lieu la poursuite du développement de la pandémie. Le nombre d'infections augmente à nouveau, mais les formes de la maladie étant moins graves, nous ne prévoyons pas de surcharge du système de santé ni de nouvelles mesures de confinement strictes. La politique monétaire et fiscale sera le moteur de l'économie et des marchés financiers. Les banques centrales se sont engagées à maintenir des taux d'intérêt bas, ce qui est bénéfique pour la reprise mais augmente le risque que certaines valorisations s'écartent des fondamentaux. À plus long terme, le plan de relance de l'UE pourrait donner un coup de fouet, notamment aux actions européennes. Sur le plan politique, une élection américaine chaotique et, dans une moindre mesure, un Brexit agité pourraient provoquer quelques turbulences sur les marchés boursiers, mais nous ne pensons pas que ces facteurs soient décisifs. Pour résumer : l'année 2020 pourrait ne pas être aussi sombre que prévu et même si la dynamique risque de se ralentir dans les mois à venir, les facteurs positifs devraient prévaloir.

L'Europe est « the place to be »

Sur le plan géographique, nous privilégions l'Europe par rapport aux États-Unis. Alors que les valorisations des actions globales sont à un niveau record, celles des actions européennes sont comparativement plus attrayantes. Le plan de relance européen donnera un coup de pouce supplémentaire aux actions européennes, en particulier aux petites capitalisations et à des secteurs tels que la technologie, la santé et la transition énergétique, qui bénéficieront de programmes européens ciblés. Par exemple, sur 100 milliards d'euros en France, 35 milliards d'euros seront alloués à la transition énergétique. En raison des objectifs ambitieux de l'UE en matière de durabilité, les titres privilégiés par les fonds ESG seront également favorisés. Comme le poids des actions de style croissance dans les indices européens a augmenté ces dernières années, ces indices devraient offrir de nombreuses opportunités aux stock pickers à la re-cherche de performances à long terme.

Nos convictions en synthèse

Actions : Malgré des valorisations élevées, nous privilégions les actions par rapport aux obligations. La reprise de ces derniers mois n'est pas seulement due aux injections massives de liquidités par les banques centrales, mais aussi à l'amélioration des données économiques en général. Dans cet environnement, les actions ont des primes de risque stables et toujours attractives par rapport aux obligations. Des taux d'intérêt bas soutiennent les actions de style croissance, alors que pour une renaissance générali-sée de la value, il faudrait un rebond massif et inflationniste de l'économie.

Obligations : Sur le segment des obligations, nous préférons les obligations européennes à haut rendement, qui offrent un potentiel de rendement supérieur à celui des obligations Investment Grade. Même si les spreads ne se resserrent pas davantage, aucun mur de refinancement n'étant prévu avant 2024, il y a encore du portage à capturer avec un risque mesuré. Les durations courtes offrent également un profil risque/rendement approprié.

Diversification : Au sein des marchés actions et obligataires, une façon de minimiser le risque est d'éviter les entreprises ayant des flux de trésorerie futurs négatifs, une faible croissance, des niveaux d'endettement élevés et présentant des controverses ESG. Compte tenu des nombreuses incertitudes, il est judicieux de couvrir les portefeuilles. Alors que les flux massifs de capitaux vers l'or incitent à la prudence, l’achat de volatilité peut permettre de diversifier efficacement les portefeuilles.

 

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